Mes lectures du moment : 

J'avais lu les critiques élogieuses de ce roman, c'est ce qui m'a décidé à le lire. Surtout après avoir lu auparavant son autre ouvrage : le Cerf-volant. 

C'est un livre magnifique. Voici le récit de trois femmes au destin si différent. Smita, indienne de la caste des intouchables, qui fuit la misère. Giulia en Italie dont l'usine familiale est en faillite et qui va se battre pour relever le défi de la restaurer. Et Sarah, au Canada, riche avocate qui se bat contre la maladie.

A priori, elles n'ont rien en commun. En fait, si, elles ont un point commun : 

Leurs cheveux.

 

La première les fait couper dans le plus grand temple de l'Inde, dédié à l'une des incarnations de Vishnou. Le tout pour commencer une nouvelle vie. Giulia, quant à elle, fabrique les extensions et les perruques à partir des cheveux venus de Sicile puis de l'Inde. Enfin Sarah qui aura besoin d'une perruque pour affronter la maladie et retrouver l'espoir.

Ce livre est encore un magnifique voyage dans l'Inde actuelle. Avec ses caractéristiques si cruelles et si belles. C'est aussi un voyage dans le coeur de trois femmes déterminées à lutter pour leur vie, pour leur avenir, pour se donner une chance d'avoir une vie meilleure. Pour elle et pour les autres.

Je suis émerveillée devant ce roman qui sera pour moi l'une des plus belles lectures faites cette année. Je n'ai pas pu m'arrêter de le lire dès que j'ai ouvert les premières pages.  Une histoire poignante, émouvante et positive. J'ai dévoré ce roman. Je vous le conseille vraiment énormément.

Ce livre est un petit bijou. Quand je lis le résumé qui en est fait sur le site de la Fnac ou en 4ème de couverture, je me dis : A quoi bon ce résumé de ma part pour donner envie de le lire ?  Qu'est-ce que je peux ajouter de plus à ce qui a déja été écrit à propos de ce merveilleux roman ?

C'est l'histoire d'une femme enseignante en France que le malheur vient frapper. Ce drame va tellement l'effondrer à un niveau très profond, qu'elle se voit dans l'obligation d'arrêter sa profession. Pour se reconstruire, elle part en Inde. 

Léna, c'est son prénom, va vivre une aventure extraordinaire grâce à l'amour d'une petite fille qui va la sauver de la noyade. Ensuite, viendront d'autres rencontres avec d'autres femmes qui vont l'aider dans ce projet fou qui va lentement mûrir : construire une école pour les enfants. Pour ce faire, avec un courage incroyable, elle va mobiliser ses forces, son réseau, ses économies, ses compétences, son travail acharné...

Jusque là encore, il s'agit comme dans beaucoup d'autres romans d'une personnalité détruite par la tragédie qui va se relever et faire preuve de beaucoup de courage. Ses trajectoires de résilience personnelle, on en trouve un peu partout dans les livres.

Alors qu'est-ce que ce livre a de plus ?

L'Inde : Ses coutumes, ses castes d'intouchables, la condition de la femme dans ce pays profondément marqué par l'Hindouïsme et par la superstition. Ce pays où l'on marie des jeunes filles, très jeunes, avec des membres masculins de leur propre famille beaucoup plus âgés. Un territoire où les filles sont vouées à la servitude et  n'ont droit à aucune éducation. Pour les plus pauvres d'entre elles, on va jusqu'à les vendre  ou les kidnapper. Elle vivront alors un esclavage sexuel pour quelques sous....

Ce pays regorge de castes.  Entre autre, celle des intouchables. Ceux qui en font partie sont considérés comme des parias, qu'il ne faut pas approcher.  L'Inde : C'est la misère, partout, toujours, obsédante. 

La Cité de la Joie lorsque j'avais 20 ans avait été pour moi une lecture pleine de joie dans un pays de misère absolue. Dominique Lapierre m'avait profondément touchée dans son récit. 

Ici, c'est l'Inde actuelle. Récente. C'est aussi une joie de découvrir la reconstruction d'une femme dévorée par le chagrin dans un pays où les larmes des filles et des femmes coulent à flot. L'Inde est une terre complexe, bruyante, pleine de contradictions. On y voit des gens avec des portables et la 4G,  les mêmes qui ne font qu'un maigre repas par jour et qui n'ont pas l'eau potable.

Léna voulait construire une école dans un contexte où les traditions et les moeurs sont parfois atroces, rétrogrades et cruelles. On accepte de laisser partir une enfant à l'école à condition de recevoir un sac de riz en échange.  Il est fréquent de voir les enfants travailler vingt heures par jour toute l'année, à rouler des cigarettes (l'Etat a interdit le vapotage) pour un très faible revenu. 

On balaye derrière le passage d'un membre de la caste des intouchables pour ne pas être contaminé.

On vend ses cheveux  pour quelques roupies. Les femmes sont maltraitées, déconsidérées, abandonnées, violées.

J'ai aimé dans ce livre le combat de ces femmes pour leur liberté et j'ai aimé la soif d'apprendre des enfants, heureux d'aller à l'école. C'est tellement aux antipodes de ce qu'on voit chez nous...

Ce livre est optimiste, beau, authentique. Il ne cherche ni à maquiller de beauté la réalité de ce pays, ni à le noircir. C'est un livre positif. Merveilleux. On touche la misère sans déprimer. Car l'histoire est belle et je recommande vivement sa lecture.

Je comprends mieux les éloges que j'avais lu au sujet de ce récit. A lire ! Vous passerez un bon moment...(Le roman est court : 3 heures de lecture pour moi).

Je viens d'achever la lecture de cet ouvrage que j'ai trouvé formidable. Tout commence par une petite adolescente qui quitte son Espagne natale, avec sa soeur ainée,  pour aller travailler au pays basque, en France, à Mauléon. Leur but : gagner assez d'argent pour venir en aide à leur grand mère qui les élève seule. 

Rosa arrivera à Mauléon après ce périlleux voyage  durant lequel sa soeur Alma perdra la vie. Elle se fait ensuite embaucher puis payer à la pièce pour coudre des espadrilles. Les françaises travaillent d'un côté de l'atelier, les espagnoles "les hirondelles" de l'autre.  Le travail est dur. Il faut de la toile de jute, des cordes, des grosses aiguilles et des mains expertes. L'apprentissage est difficile mais elle tient bon.

Petit à petit, on suit les péripéties de cette jeune Rosa qui va finir par s'intégrer définitivement en France. Elle habitera, après de grosses querelles avec une  autre jeune couturière et un chef d'atelier qui lui veut du mal, dans une maison où vit une petite fraternité hétéroclite : Il y a Véra, Colette, Melle Thérèse, Lupin, Marcel sans omettre le perroquet Gédéon.

Auprès de ses femmes et protecteurs, Rosa découvrira l'amour, le champagne, la liberté, la joie de vivre. Des secrets  tissent les liens entre elles, on les découvre au fur et à mesure. Par leur récit, on est  entrainés dans la vie de la Belle Epoque : Les danses, les Folies Bergères, Charlie-Chaplin, la vie des demi-mondaines.

Progressivement, après quelques aventures, des amours, des fêtes, des rencontres, quelques déceptions amoureuses des unes et des autres, on découvre Rosa et toute ses amies qui montent leur propre atelier de fabrication d'espadrilles.

Ce qui, au départ, était une simple vie d'adolescente espagnole qui désirait fuir la misère, est devenu un succès. 

Les commandes afflueront d'abord de l'Amérique. Puis, malgré un incendie mémorable, elles poursuivront, pugnaces, ce qui était devenu l'oeuvre de leur vie : fabriquer à la main des espadrilles avec des décorations, des dentelles, des perles. Mr Dior, Coco Chanel, Grace Kelly, Brigitte Bardot, toutes les stars se les arracheront et en feront l'éloge.

Avec une volonté que rien ne viendra ébranler malgré des parcours de vie difficiles et chaotiques, elles réussiront. Ni la guerre, ni les conflits, ni même un incendie qui verra brûler le fruit de leur travail harassant, rien ne les arrêtera.  Avec Rosa en première de cordée, ces femmes vont  monter cette entreprise de fabrication d'espadrilles qui sera bientôt connu du monde entier.

Je recommande vivement ce livre qui est à a fois romanesque, mais sans outrance, historique et joyeux.  Il nous mène de la Belle Epoque jusqu'à nos jours. Un récit palpitant mais aussi une leçon de vie. 

A la fin du livre, l'auteure raconte comment elle a écrit cette histoire et de quelle manière, elle fit connaissance avec les "jeunes filles âgées parfois d'à peine 12 ans qui rejoignaient clandestinement la France pour s'y constituer un trousseau. Certaines n'atteignaient jamais leur destination, emportées par la montagne. D'autres ne repartaient plus".

Je vous invite, après moi, à découvrir ces parcours de vie hors normes.

 

April est commissaire priseur. Elle vit aux Etats-Unis, experte en objets rares, elle vient à Paris pour découvrir un appartement qui a été oublié depuis plus de 70 ans. Elle va découvrir à cette occasion toute la vie de la personne qui a vécu dans ce lieu au moment de la Belle Epoque : Marthe de Florian.

A partir de ses recherches sur la valeur des biens mobiliers de ce logement, nous voilà embarqués dans la vie à Paris à la fin du 19 ème siècle jusqu'à la seconde guerre mondiale.

On approche un peu les célébrités de la période : la fille de Victor Hugo, Giovanni Boldini le peintre portraitiste, Léom Blum, Les Folies Bergères, Mr de Montesquieu, et bien sûr la vie parisienne. 

Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est de découvrir un peu la vie parisienne à la Belle Epoque, les gens connus : écrivains, politiques ou artistes d'alors. Le côté historique.

Ce que j'ai moins aimé, c'est l'histoire un peu romanesque de la jeune April. Je ne suis pas du tout friande de romance à l'eau de rose. Néanmoins, le côté historique et artistique du livre ont pris le dessus pour moi sur ce petit travers. Malgré aussi quelques clichés sur Paris et ses habitants. C'est une américaine qui écrit. Cela se sent.

C'est bien écrit et j'ai été passionnée par le récit autobiographique de Marthe de Florian.  C'est parce que April découvre son journal intime alors qu'elle répertorie les meubles de l'appartement abandonné depuis tant d'années que nous sommes  conduits dans les vicissitudes de la vie d'une demi-mondaine avec ses joies et ses peines.

Je recommande ce livre pour ceux qui aiment l'histoire de l'Art, la Belle Epoque et le côté sympathique des différents personnages. Avec un plus très certainement pour ceux qui aiment les romances. 

Le Figaro avait titré un article en 2014 qui disait en substance : « C’est L'histoire de Yolande d'Aragon qui joua un rôle important durant la guerre de Cent Ans et aida Jeanne d'Arc. Une saga digne des Tudors » et de préciser un peu plus bas : « Se divertir tout en se cultivant, c'est l'exploit que réussit ce roman historique ». J’adhère tout à fait à cet avis.

Je recommande vivement cette lecture à tous ceux qui aiment l’histoire médiévale. L'histoire de cette femme est passionnante, avec des rebondissements nombreux, Yolande était une femme politique avec une grande intuition. Elle savait se jouer des intrigues de la cour, manier les esprits. On disait d'elle qu'elle "avait un coeur d'homme dans un corps de femme".  Bien des passages de ce livre sont captivants.

Personnellement pour m’aider à bien comprendre tout ce récit, j’ai apprécié de m’aider de l’arbre généalogique placé au début du livre et de la carte géographique placé à la fin pour bien comprendre les intrigues et les enjeux entre les différents territoires de l’époque. 

Difficile de faire court : Voici quelques éléments de ce roman :

Mariée au chef de la maison d’Anjou, Yolande devint reine des quatre royaumes : Naples, la Sicile, Chypre et Jérusalem. Chypre avait été conquise par son père tandis que celui de Louis avait racheté le titre honorifique de roi de Jérusalem. Par son mariage avec Louis III d’Anjou, Yolande d’Aragon était devenue duchesse d’Anjou, de Maine et de Guyenne, ainsi que comtesse de Provence. Elle aura un rôle déterminant dans la gestion de ces différents duchés.

Elle avait aussi une certaine influence sur la reine Isabeau de Bavière installée sur un trône à côté du roi Charles VI. Celui-ci devenait de plus en plus fou avec les années. Ses accès de folie étaient de plus en plus fréquents et Yolande d’Aragon apprendra à faire avec.

Elle connut aussi Jean de Bourgogne. Nommé le « Jean sans Peur ». Elle l’appelait en privé : « Le crapaud géant. » « Il est laid, un visage vérolé et répugnant, des petits yeux mauvais et de grosses lèvres humides ». Mais il était aussi l’homme le plus puissant de Bourgogne. Il avait une armée et il était très riche.  Il fallait donc aussi apprendre à le cotoyer.

En plus de cela, son mari Louis III d’Anjou était littéralement amoureux du duché de Naples.  Il lui en faisait une description paradisiaque.  Yolande savait qu’un jour ou l’autre, son époux voudrait le reconquérir.

Malgré ses protestations, son mari décida d’unir la fille de Jean sans Peur : Catherine à leur fils Louis. Celui-ci était l’enfant chéri de Yolande.  Mais à cette époque, « c’est aux hommes qu’il appartient de décider de son destin ». En conséquence, Louis III d’Anjou utilisa une partie de la dot de Catherine pour tenter de gagner de nouveau Naples. C’était donc là le but caché de cette union arrangée.

De son côté, Yolande pour calmer les accès paranoïaques du roi Charles VI, incita Odette de Champdivers à devenir sa maitresse. Ainsi, il ne fera aucun mal à Isabeau son épouse et protègera la France et son entourage de sa dangerosité. Par ailleurs, Yolande décida, après le meurtre de Louis d’Orléans par Jean sans Peur, de prendre chez elle, le petit  Jean Dunois, âgé de 7 ans, fils illégitime de ce même Jean Sans Peur. (Un bâtard comme on disait).

Henri V, duc de Lancaster devint roi d’Angleterre en 1413.  Doté d’un tempérament belliqueux et impitoyable. Il voulait faire de la France un territoire anglais.

Entre temps, pour des questions d’alliances territoriales, Catherine fut renvoyée de nouveau dans son foyer d’origine. Malgré l’amour que Yolande portait à cette enfant qui était au point de départ destinée à être mariée à son fils Louis. Peu après, bien que ce ne fut pas une consolation elle demanda à Isabeau de Bavières de lui confier l’éducation de son benjamin, Charles de Ponthieu, afin que plus tard il épouse sa fille Marie. 

Les années passèrent et Henri V, Roi d’Angleterre, avait fait alliance avec le duc de Bourgogne (Jean Sans Peur) pour lui réclamer le trône de France et lui transmettre des héritiers. Yolande considérait ce pacte comme une trahison.  

Avec son mari qu’elle adorait, Yolande eût cinq enfants. A la mort de son époux, Yolande : « fut appelée à jouer un rôle différent et déterminant dans l’histoire de France ». 

 Le jeune Charles, fils du roi Charles VI et d’Isabeau de Bavières, âgé de 14 ans fut intronisé dauphin. Yolande avait tout fait pour éduquer au mieux ce jeune enfant dont elle avait obtenu la garde et le soin. Un peu plus tard, Henri V s’était emparé de Rouen et était déterminé à poursuivre ses conquêtes jusqu’à Paris. Yolande d’Aragon obtint alors de l’Angleterre, un traité de non-agression pour les duchés du Maine et d’Anjou. Cela n’empêchera pas les ambitions d’Henri V, roi d’Angleterre de continuer à vouloir conquérir tous les territoires de la France.

Au cours des années suivantes, c’est bien Yolande d’Aragon qui aidera à faire nommer Charles comme successeur de son père. Ce dernier aura une vie dissolue mais Yolande ne baissa pas les bras et jusqu’au bout tentera de le ramener dans le droit chemin quitte à faire tuer un certain duc de Giac qui exerçait, selon elle, une mauvaise influence sur Charles. 

Beaucoup d’intrigues sont racontées au cours de ce roman, comme l’effondrement d’une salle à la Rochelle qui laissa le jeune Dauphin Charles VII tétanisé de frayeur. Beaucoup d’autres histoires et de conflits entre domaines, seigneurs et noblesse de l’époque jalonnent ce récit. Le point culminant peut être de ce roman est l’aide que Yolande essaya de procurer à Jeanne d’Arc dont elle était convaincue qu’elle était envoyée par Dieu. Jeanne d’Arc resta auprès du nouveau roi Charles VII après qu’elle ait repoussé les anglais d’Orléans. Yolande l’avait avertie : « Dès que vous ne lui serez plus d’aucune utilité, il vous abandonnera sans le moindre état d’âme ». Mais Jeanne ne l’écouta pas. Le 30 mai 1431 elle fut brûlée vive pour sorcellerie.

Par ailleurs, Yolande ne parvint jamais à faire de Charles un digne souverain. L’histoire se termine par le décès de deux de ses enfants. Et l’effort qu’elle fit pour que Agnès Sorel rencontre le roi Charles VII.

Résumé : 

Le livre commence par le récit d'un suicide : celui de Julien. Bien que ce premier chapitre puisse sembler un triste début, d'autant plus qu'on n'en comprend pas encore la raison, ce livre est tout sauf triste. Mais je dois dire qu'il est cependant, par certains côtés, effrayant. Pourquoi ? Parce que L'auteur va nous emmener dans le jeu d'un monde virtuel : l'Antimonde. 

Julien habite à Rungis, dans un petit studio, son existence lui semble morne et il va d'échecs en échecs : sa vie sentimentale et professionnelle ne lui donnent aucune satisfaction. Alors, pour s'évader de ce réel sans relief, il va s'inscrire sur internet dans un univers totalement irréel. Cependant, ce monde virtuel est en tout point la copie parfaite du monde réel : les pays, les villes, les rues, les bâtiments. Tout est vraisemblable mais rien n'est réel. Dans ce monde, Julien va devenir l'antithèse de ce qu'il est dans la vraie vie qui est la sienne. Connecté derrière son clavier, plongé dans son écran, il va devenir riche (grâce à la cryptomonnaie), célèbre (écrivain de grande renommée), entouré de millions de fans, protégé par une quarantaine de garde du corps. A l'apogée de sa célébrité, il va même jusqu'à habiter en haut de la Tour Eiffel. Il s'offre tous les voyages, tout les plats, tous les logements, tous les loisirs qu'il désire. 

Julien fait la fierté du créateur de ce monde virtuel : un businessman sans coeur, tyrannique, absolument mégalo, sans morale, un vrai dictateur avec ses assistants.  Adrien Steiner est le fondateur de ce monde irréel, il demande toujours plus d'idées, de plans pour parfaire la vie dans cet univers connecté.

Néanmoins, il ne faut pas que Julien devienne plus célèbre que lui, son orgueil ne pourrait pas le supporter.

Tous les avatars des gens du monde entier qui vivent dans ce monde là, aiment  

Julien, dont l'avatar s'appelle Vengel.  Ce dernier va devenir pourtant si célèbre qu'il  fera de l'ombre de plus en plus au créateur du site.

Quel est ce monde ?

Dans ce monde, les morts ressuscitent, Vengel peut discuter avec Gainsbourg. Dans ce monde, Vengel peut aller tuer le nouveau dictateur de la Maison Blanche, un certain avatar nommé Plutôt qui avait conquis le pouvoir le jour de la défaite de Donald Trump.

Dans ce monde, Vengel (en réalité Julien vous l'avez compris) est un écrivain magnifique, un héros politique, un milliardaire sans vergogne qui peut assassiner, aimer, faire le tour du monde et amener à lui des quantités de fans qui l'adorent et se pressent partout où il va pour le saluer. 

Plus on avance dans ce récit, plus on est saisi par la frontière de plus en plus ténue entre le monde réel et le virtuel. A la fin, l'auteur va jusqu'à raconter la retransmission par BFM d'un évènement virtuel pris en capture d'écran : celui de l'enterrement de Vengel.

Malheureusement, il finit par se faire  tuer. Assassiné par un autre avatar, ami du créateur du site, qui ne voulait pas que cet écrivain devienne plus connu, plus aimé, plus idolâtré que lui même.

Dans ce monde virtuel, c'est plus de 160 millions d'avatars qui sont là aux obsèques de leur idole Vengel.

Après sa mort "virtuelle" de ce monde si vraisemblable mais si faux, Julien se retrouve dans son appartement. Désoeuvré. il comprend, dans un rêve que Julien (son vrai moi) n'est que le brouillon de sa seule vraie réussite : son moi irréel : Vengel.

Il ne sait plus quelle est la partie de lui qui est vivante ou morte...Il pense qu'il ne pourra plus vivre sans la partie irréelle de lui-même. 

La fin est extraordinaire, elle ne se termine pas que sur le suicide de Julien. L'auteur va bien plus loin. 

A vrai dire, je trouve ce roman à la fois incroyable, absurde mais aussi époustouflant. C'est très bien écrit mais surtout l'histoire est géniale, le suspens est intense. On peut y voir la dénonciation sous-jacente d'un monde de plus en plus connecté à un écran et de moins en moins vivant dans la vraie vie.

C'est un livre dont je garderai un souvenir très fort. Je le trouve magnifique. L'histoire est vraiment bien racontée. Je ressors de ce récit très enthousiaste. C'est le genre de livre que j'offrirai bien à certains jeunes férus de jeux vidéos. C'est une magnifique dénonciation des réseaux sociaux, de l'univers virtuel sur internet. En même temps, c'est un roman d'une grande richesse. Epoustouflant ce roman ! Rien de moins !  Oui, je trouve ce livre EXTRAORDINAIRE. D'ailleurs, c'est un succès de librairie.

 

 

L'étranger dans la maison de Shari Lapena

Voici un thriller génial....

Tout au long de sa lecture, j'ai été emportée par un suspens de folie ! Je n'arrivais pas à m'arrêter de lire. J'étais maintenue en haleine. En faire un résumé me parait difficile...C'est toujours pareil  : un meurtre, une enquête, des mensonges, des policiers, des innocents et un grand désir de justice et de réparation.

En voici un bref aperçu : Une femme a un grave accident de voiture à la suite duquel elle perd la mémoire. Non loin de là, un homme est retrouvé mort dans un ancien bâtiment de restaurant vide. Petit à petit, les enquêteurs vont remonter jusqu'à Karen qui a eu cet accident de voiture. Néanmoins, ils vont être confrontés à son amnésie, à son mari complètement déconcerté, à une voisine beaucoup trop intrusive qui cherche à prendre part à l'enquête mais aussi à s'accaparer le mari de Karen. 

A la fin du livre : deux théories s'affrontent, deux possibilités de trouver le meurtrier de l'homme trouvé non loin de la voiture de Karen. Mais au final : quelle est la vérité ?

La conclusion de ce roman policier est inattendue, amusante. On a envie de rester avec les personnages, de connaitre la suite de la vie des protagonistes. 

Qu'a -t-il de plus que d'autres thrillers ?  Ni la violence, ni le sexe, ni le viol, ni le morbide ne sont présents dans ce livre. Juste ce qu'il faut sans tomber dans le vulgaire. C'est plutôt la psychologie des personnes très bien décrites, leurs pensées, leurs blessures. C'est tout cela qui est excellent dans cet ouvrage. On entre dans leur intériorité, ce qui contribue grandement à maintenir un suspens jusqu'à la dernière ligne de la dernière page.

De surcroît, ce livre existe  aussi en audio sur Audible. La lectrice lit très bien. Pour les gens fatigués, c'est une bonne nouvelle.

 

Cette auteure commence par nous expliquer le sacré tel qu'elle le voit : non pas seulement comme relevant du religieux mais aussi du civil. Nos rites républicains, des sites (comme Auchwitz, chargé d'histoire), suscitent souvent le sentiment du "sacré". Le sens du sacré est indispensable pour les hommes et pour nos sociétés.

Elle raconte ensuite ses visites à la Synagogue la Griba  de l'île de Djerba, son amour pour la cathédrale de Carthage, son émotion au chant du Muezzin qui invite à la prière et qui semble tout envelopper de sa mélodie spirituelle.

Quand Notre Dame de Paris a brûlé dans cet incendie, c'est le monde entier qui a été bouleversé. Même sans la foi, on ne peut vivre sans cette dimension du Sacré.

Nos sociétés qui ringardisent la pratique religieuse, surtout chez les chrétiens, qui veulent se passer de toute vie intérieure, uniquement préoccupées par le matérialisme ambiant, où tout s'achète, où seul compte le progrès vont vers leur perte. Une civilisation qui oublie ses racines et désire vivre uniquement sans aucune intériorité ne peut pas procurer de la joie de vivre, ni du sens à l'existence humaine. Le transhumanisme, l'homme amélioré, l'intelligence artificielle, tous ces nouveaux modèles pour nos contemporains ne peuvent charrier que désillusion, pertes des vrais repères et vide substantiel. La machine ne peut pas remplacer le sacré.

La journaliste développe aussi les difficultés anciennes et nouvelles pour la ville de Jérusalem. Elle parle aussi du rapport entre l'homme, la nature et le sacré. la grande avancée du pape François par son encyclique sur l'écologie Laudate Si après des générations où l'esprit de la culture chrétienne avait abusé et malmené la nature.  Cherchant plus à la dominer qu'à la protéger. A l'inverse, elle dénonce les outrances de l'antispécisme. 

Enfin, elle explique  qu'une civilisation ( judéo-chrétienne par exemple) est là pour poser les interdits, dire ce qui est intouchable, absolu. Sans ces valeurs, notre déclin est certain. Et la radicalité des musulmans qui ont gardé quant à eux leur vigueur s'appuie sur notre désertion spirituelle pour importer leurs propres valeurs. Les terroristes islamistes le savent malheureusement très bien, eux, qui s'appuient sur notre vide spirituel, notre déclin judéo-chrétien. 

C'est de notre faiblesse religieuse que se nourrissent les extrêmes. Notre civilisation est déjà à leurs yeux en déliquescence. Ce sont les chrétiens d'Orient persécutés qui sont nos modèles de résistance face à la conquête des terroristes.

Est-ce que vivre tous , sur une même terre, dans un pays, unis par des civilisations si opposées, est-ce si facile ? Quand les uns proclament la liberté de blasphémer et que d'autres ne sauraient déroger au respect dû au prophète. ..Ce n'est pas simple. Est-ce possible ? Le choc des civilisations est une question importante. Pouvons-nous vivre ensemble ? 

L'éradiquation du sacré en Europe, par notre progressisme, nous mène à la tristesse et au désespoir. Le Covid 19 en ce sens a été une révélation pour nos sociétés modernes.  L'homme ne peut pas  vivre sans cette dimension du sacré. Croire l'inverse est une grave erreur. Enfin la journaliste finit son livre par le récit du décès de sa mère. C'est à l'occasion de ce deuil qu'elle a redécouvert la dimension indispensable du sacré. Il est essentiel à l'homme. La finale plus personnelle  de cet ouvrage est magnifique et réellement touchante. J'invite vraiment à le lire. 

En Autoédition : 

« Plutôt la Vie » De Ancolies

 

« C’est l’histoire d’un mec » : je pourrai commencer ma chronique par ces quelques mots car tout le style utilisé dans ce récit est en langue populaire. Accessible. Un peu argot. Ce qui rend cette histoire encore plus attachante.

Au début, j’étais un peu bousculée par cette manière de raconter sa vie. Mais au bout de quelques pages à peine, j’ai été emportée.

Je dis bien « Emportée », car c’est le bon mot.

Emportée dans sa fureur de vivre, dans le monde du travail souvent si cruel.  

Emportée dans le rôle merveilleux qu’il a tenu dans son emploi auprès des personnes âgées.

Emportée dans ses histoires d’amour, dans ses premiers concerts avec son groupe de musique : « LePontDeLaRivierePLeure ».

Emportée dans la vie de son voisinage, dans la complicité de la relation qu’il a avec son fils.

Embarquée avec lui dans les émois de sa jeune vie d’adulte. Lui qui a dévoré la vie quand tant d’autres préfèrent la juger ou l’enseigner.

Ce livre est un voyage. Un transport dans la sensibilité extrêmement attachante de cet auteur.  Dans sa grande générosité.  Ne vous fiez pas à sa syntaxe volontairement simplifiée. Cet écrivain est un poète, un humoriste, un artiste, un vrai.

J’ai ri au récit de sa guerre contre les cafards, j’ai éclaté de rire quand il raconte la vie d’une cité toulousaine remplie pourtant d’une grande violence.

J’ai été émue au récit de la mort de son père, de ses regrets. Tellement touchée par le récit des derniers jours de son beau-père.

Ancolies est un écorché vif car il est un cœur. Un grand cœur. Il a la grandeur des êtres imparfaits qui savent qu’ils sont petits sans nier leurs erreurs. Il est de la race des papillons qui se brûlent à la lumière des lampes. Malgré le risque, il y va quitte à perdre ses ailes.

Et puis ne vous fiez pas aux apparences, il a une plume très aguerrie, merveilleusement habile.

Je cite deux passages, deux petits, qui permettent de bien saisir à quel point Ancolies est très attachant :    

(Dans un Ehpad où il travaille à s’occuper de chaque résident avec tant d’attention), je cite : « …Moi-même ne suis-je pas en train d’acquérir les bases de l’indifférence, par exemple traverser le hall en prodiguant tel un homme politique de larges et chaleureux saluts individuels à la cantonade…

Vous voyez, le secret de cet auteur : Il est tout sauf indifférent. Un rien le touche. C’est sa beauté.

« Demain matin je remonte et redescends les rivières simples et solitaires. Traverse en silence les étranges prés d’albâtre où des papillons mort-nés folâtrent. M’assois sous un arbre, contemple gorge serrée le puits du temps, la chevauchée des strates. Caresse des doigts la lente poésie verticale inscrite dans la résine et la pierre de sable. »

Vous voyez, le secret de cet auteur : Il a un œil expert. Le sens du détail. Un artiste je vous dis.

La dernière phrase de son livre, et ce n’est pas pour rien : « C’est bien ça aimer : Sourire et tirer l’autre vers le haut ».

Ancolies, rien n’est plus beau que le secret caché par l’écorce d’une vie qu’on pourrait croire trop abîmée : 

« On ne voit bien qu’avec le cœur ».

Extraits :

" Une parole de trop peut gâcher des mots/ un horrible cancer vous enlève un être cher...Vivez, riez, danser, profitez de chaque moment car une seconde volée est perdue à jamais"

"Il y a des jours où les souvenirs viennent nous bercer de soupirs quand on repense à ce bonheur qui tendrement caressait nos coeurs...je n'ai rien oublié...j'irai déposer du lilas mauve sur la pierre où tu reposes"

"Quand la douleur chronique s'installe...personne ne peut comprendre...Ce corps qui développe des tempêtes...physiques, psychiques ou lésionnelles, toutes ces blessures sont bien réelles !"

 

Je viens de finir ce recueil de poésie. Elea Laureen a un site internet très joli, ensoleillé, original et qui fait place au rêve. Voici le lien  : "cliquez sur le rectangle rouge" ci-dessous.

Chronique du recueil : "Comme une évidence".

Je vous recommande sa lecture. Cela se lit comme on boit une liqueur. La poésie se savoure, se goûte. De la même manière.

Ce livre est un condensé de petites merveilles. Une sensibilité à fleur de peau où je me reconnais. Le choix de ces citations: Helen Keller, Jean d'Ormesson, khalil Gibran...en dit déjà long sur les goûts de cette auteure. 

Je suis dans l'admiration  pour cette auteure : sa sensibilité, son ouverture d'esprit, la maladie qu'elle partage avec moi et son goût pour la beauté qu'elle aime à partager. Elle fait preuve d'une grande générosité  !

On trouve dans les mots d'Elea Laureen, la douleur de la mort de sa mère, l'importance de vivre le temps présent, d'aimer les êtres qui nous sont chers, de cueillir la vie sans cesser de s'émerveiller, de recevoir avec gratitude les inattendus que la Providence nous envoie. 

Comme il s'agit de poésies, il est difficile et sans doute maladroit d'en faire un résumé. Pour vous donner envie, je vous livre quelques unes des pépites de sa plume  : 

 

Voilà pour l'essentiel.  

Vous aimerez quoiqu'il arrive ! 

Le livre est peu onéreux, vous ne le regretterez pas. Bonne lecture ! Bonne découverte !

 

 PS/ (Pour ceux qui me connaissent déjà) :  J'ai entrevu dans ses lignes la foi de Laureen en ce qui concerne les signes qui viendraient d'anges ou de nos défunts.  Ce à quoi je ne crois pas. En tout cas, pas de la même manière qu'elle. Je ne crois pas davantage à la puissance d'une énergie vibratoire. Ou plutôt, je ne saurai y adhérer. Cela n'enlève rien à ma joie de lire Elea Laureen !  A chacun son cheminement !